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Quand Bain et Roland Berger se penchent sur la croissance d’Artefact

Le spécialiste français d’analyse et de traitement de la donnée, monté par deux anciens de McKinsey, s’est récemment retiré de la Bourse pour se donner les mains libres dans sa croissance. Les fonds Ardian et Cathay Capital – épaulés par Bain et Roland Berger – sont simultanément rentrés au capital.

Artefact a fait le choix d’une nouvelle stratégie de déploiement : sortir de la cotation en Bourse (l’Euronext Paris) afin de retrouver une plus grande flexibilité. Ce retrait annoncé de cotation, définitivement acté le 21 décembre (7,80 euros l’action), a permis aux dirigeants d’Artefact de lancer une OPA.

“Nous avons eu la chance de pouvoir choisir.”

Le fonds de PE Ardian, et le franco-chinois Cathay Capital, ont ainsi été retenus par Vincent Luciani, 36 ans, et Guillaume de Roquemaurel, 38 ans, consultants McKinsey dans les années 2010.

« Nous avons reçu de nombreuses propositions et nous avons eu la chance de pouvoir choisir. Dans le private equity, il est particulièrement nécessaire d’avoir une référence mondiale ; Ardian est à la fois un gros fonds européen avec une très bonne couverture internationale. Et nous sommes ravis de créer un champion français sur les sujets data à forts enjeux stratégiques. Par ailleurs, la Chine est notre deuxième plus gros marché après la France, un réseau dont nous sommes très fiers. Avoir Cathay à nos côtés est un atout considérable de développement »,
explicite Vincent Luciani, co-CEO et cofondateur d’Artefact.

Roland Berger et Bain pour les due dil des investisseurs

À la manœuvre dans la due dil stratégique auprès des investisseurs : Bain & Company aux côtés du français Ardian, et Roland Berger pour Cathay Capital (relire notre brève ici). Point de cabinet de conseil en stratégie pour accompagner les deux anciens consultants McKinsey, co-CEO d’Artefact. « Nous n’avons pas eu de besoin de réaliser de VDD strat, convaincus de la pertinence du marché et du secteur. En revanche, nous avons fait appel à un conseil financier », expliquent-ils à Consultor.

Résultat de l’entrée au capital de ces deux fonds d’investissement : Artefact est valorisée à 335 millions d’euros. « Notre objectif n’était pas de vendre l’entreprise, mais bien de faire entrer de nouveaux investisseurs. Nous avons également beaucoup réinvesti avec la management team car nous sommes convaincus de l’avenir de notre entreprise. »

Quand bien même, le marché des services et technologies de la data et de l’IA visé par Artefact est extrêmement concurrentiel : sur le terrain de jeu, des géants du conseil tels qu’Accenture ou BCG Gamma, en passant par des experts en data marketing, à l’instar de S4 Market Data, du français Jellyfish, ou encore de l’américaine Palantir, société privée de data science des plus secrètes.

« Le marché est extrêmement fragmenté avec de très grosses boîtes et de toutes petites, très spécialisées, mais les services sont parfois un peu mis de côté. Ce qui fait notre force, c’est notre offre complète »,
dit Vincent Luciani.

Les raisons de la sortie de Bourse

Sortir de la cotation boursière, pourquoi ? Se délister est une tactique de plus en plus courante parmi les entreprises en pleine transformation depuis la crise financière de 2008. Aux yeux de Vincent Luciani, cotation en bourse et agilité ne font, en effet, pas bon ménage.

Les co-CEO d’Artefact ambitionnent de se développer en Europe, comme sur les autres continents, en triplant la taille organique de leur entreprise d’ici 2025, via notamment de la croissance externe dont l’ampleur reste encore à déterminer.

Pour réaliser cette nouvelle étape de croissance rapide, Vincent Luciani et Guillaume de Roquemaurel n’ont pas vu d’autre issue que de sortir de la Bourse pour obtenir du cash au plus vite, afin de mettre en œuvre leur stratégie d’expansion.

« Ce n’est pas tant qu’être coté en bourse est contraignant, mais cette situation ne nous offrait pas les bonnes opportunités. À savoir pouvoir bénéficier d’investissements afin d’avoir des financements pour du M&A. Car dans notre secteur, pour racheter des boites digitales, il est nécessaire de se positionner très rapidement. C’est de l’ordre de quelques jours, voire moins. »

Et une gouvernance du conseil d’administration composé de multiples actionnaires jugée jusque-là trop lourde. Un nouveau conseil d‘administration rassemblé (avec des représentants d’Ardian, de Cathay et des dirigeants d’Artefact) offre continuité et souplesse aux managing directors.

De la diversification au changement d’échelle

Il faut dire que l’ETI française n’a pas eu de temps à perdre depuis sa création, il y a bientôt huit ans, avec un troisième associé, Philippe Rolet, chercheur en IA.

Au départ société de conseil axée sur le data marketing (qui représente encore aujourd’hui un tiers de son CA) avec un premier produit, son data-driven marketing, Artefact s’est rapidement développée sur deux autres axes : l’accompagnement dans la transformation digitale et une offre de technologies dédiées.

Un fonctionnement de start-up et une petite équipe d’une soixantaine de collaborateurs jusqu’en 2017, où se produit alors un premier changement d’échelle : le rachat par ce « petit poucet » d’un géant du digital marketing, sept fois plus gros que lui, pionnier du référencement, NetBooster.

Une acquisition et une augmentation de capital de 15,5 millions d’euros qui va permettre à Artefact d’être cotée à la Bourse de Paris. Et la croissance s’est poursuivie depuis : Artefact est aujourd’hui implantée en Europe, en Asie, et aux États-Unis et compte 85 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 2021, ainsi que 800 salariés. Parmi ses gros clients : L’Oréal, Danone, Sanofi, Orange, Samsung et Unilever.

Au défi de l’offre et du recrutement

Dès 2022, avec l’arrivée des nouveaux investisseurs Ardian et Cathay, de nombreux projets vont être mis en œuvre par les ex-consultants de McKinsey, convaincus que cette offre data/business/tech est un précieux outil pour la transformation des entreprises. Pour preuve, Vincent Luciani et Guillaume de Roquemaurel reçoivent actuellement deux fois plus de demandes qu’ils ne peuvent honorer.

« Nous sommes encore trop petits pour compter vraiment à l’échelle mondiale. La densification est le sujet. Pour cela, nous allons procéder à des rachats aux US. Notre bureau y compte à l’heure actuelle une dizaine de consultants et une dizaine de gros clients », avancent-ils.

Diversification également du côté des secteurs pour une entreprise d’ores et déjà plutôt bien référencée en retail, FMCG, santé et industrie, car Artefact compte aussi bien peser sur les secteurs de la banque et de l’automobile. Troisième sujet de court terme, le développement de la recherche avec le lancement d’un centre de recherche en partenariat avec l’université de Boston.

Dernier cheval de bataille, enfin : le recrutement. Artefact ambitionne de réaliser 500 recrutements en 2022, dans des profils purement tech (data scientists, data analysts, codeurs…) mais également business, et quelques spécialistes en digital marketing.

Pour y arriver, Vincent Luciani et Guillaume de Roquemaurel n’hésiteront pas à se tourner vers d’anciens et d’actuels consultants, un vivier naturel pour les deux compères qui se sont connus chez McKinsey, et qui avaient créé ensemble une première entreprise en 2014, Augusta Consulting, un cabinet déjà dédié à la data.

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